Naoki Urasawa
Du 13/02 au 31/03
Hôtel de Ville, Paris – entrée gratuite.
Si l’exposition a de quoi réjouir les nombreux fans du genre, on peut craindre qu’elle perde en route les profanes et les non-lecteurs de Urasawa. Leur échapperont sans doute les subtilités d’une analyse sur les motifs récurrents dans l’oeuvre du mangaka – l’enfance, l’identité, le mal, la figure du sauveur de l’humanité – qui est pourtant délivrée de manière synthétique sur de grands panneaux de salle.
A ceux là, je recommande alors de se concentrer sur ce qu’il y a d’abord à regarder — à savoir les planches originales et les croquis préparatoires des séries à succès — Monster, 20th Century Boys, Billy Bat… car il est toujours intéressant de tenter de saisir un peu d’un processus créatif.
Dans une courte vidéo diffusée au terme de l’exposition, Naoki Urasawa affirme que pour lui, seuls les originaux permettent de “ressentir l’âme de l’auteur qui déborde de toute sa plume”. Or ici la recherche de la juste expression, particulièrement poussée chez lui, arrive dès l’étape du story-board. Dans un entretien donné à Tewfik Hakem pour France Culture, l’auteur a d’ailleurs confié qu’il avait l’habitude d’utiliser un miroir pour y observer son visage tandis qu’il jouait les émotions censées être vécues. Son perfectionnisme se retrouve aussi dans les multiples versions du design de ses personnages auxquels il fait passer alors “une audition”, ne retenant que les plus convaincants.
Pour Urasawa qui a commencé à dessiner à l’âge de 5 ans, l’ambition de cette exposition était ainsi de dévoiler aux enfants qui aiment dessiner, le cheminement de la création d’un manga. Parions qu’elle confirme quelques vocations.