Naomi Pollock et Masaaki Kanai, Le design japonais depuis 1945, Éditions de La Martinière.
Dimensions : 230 x 280 mm
Pages : 448
Date de parution : 22 octobre 2020
ISBN : 9782732493299
Prix : 49 €
On a souvent l’impression que les objets sont là depuis toujours et que leur forme est dû à une sorte de hasard cosmique poncé par les éléments. Or les objets sont le fruit d’une vision, d’un projet et d’une époque, ils ont chacun une histoire derrière eux. Saviez-vous par exemple que la silhouette des bouteilles de yaourt à boire Yakult est inspirée des poupées en bois traditionnelles, les kokeshi ? Ou que certaines robes d’Issey Miyake ont été créées à l’ordinateur par un algorithme ? Le design japonais depuis 1945 de Naomi Pollock, avec ses 700 illustrations raconte tout autant d’histoires de ces objets devenus mythiques au cours du XXe siècle. Des cendres de la Seconde Guerre mondiale aux Jeux Olympiques 2020 (enfin, 2021…), tradition artisanale, recherche technologique et destinée globale n’ont cessé d’avancer ensemble.
« Quelle heure est-il ? », « Tu me passes la sauce soja ? », « Installe-toi dans ce fauteuil », « Vous prendrez bien une tasse de thé ? » : combien de petites transactions quotidiennes nous entretenons sans réfléchir avec les objets ? Mais si je dis ikebana, chado, hashi ou santoku, des oreilles bien plus attentives se dressent : c’est que, depuis toujours, le « made in Japan » coïncide aux yeux de tous avec un artisanat de très haute qualité, une technologie de pointe et une profonde réflexion autour de la forme idéale à donner aux objets et de la maîtrise nécessaire pour y parvenir.
C’est tout sauf un hasard si la langue japonaise a créé le concept de monozukuri, « l’art et la joie de réaliser des choses aussi parfaitement et efficacement que possible ».
La deuxième moitié du XXe siècle a coïncidé avec une foisonnement d’objets réalisés « aussi parfaitement et efficacement que possible ». À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le Japon est un pays qui a besoin de redorer son blason international et secouer une économie meurtrie par la guerre.
En insufflant à sa production industrielle son amour du beau geste et de l’artisanat attentif, et grâce à d’importantes campagnes visant à promouvoir le design national telles que le Good Design Award en 1957, le Japon s’impose vite comme un interlocuteur dominant sur la scène de la production d’objets.
Le Design japonais depuis 1945 retrace 70 ans d’histoire – de la Seconde Guerre mondiale aux Jeux Olympiques que l’amour De l’amour aura repoussé en 2021 – à travers les « titans du design » et les objets culte qui nous entourent sans que nous connaissions forcément leur héritage nippon.
Épuré, à l’avant-poste de la déferlante minimaliste, parfaitement fonctionnel et toujours élégant, le design japonais s’est vite imposé en devenant une inspiration internationale. Les lignes abstraites des créations d’Issey Miyake, les objets essentiels des magasins FUJI, les tabourets tout en légèreté de Sori Yanagi, les couteaux emblématiques Global : harmonieusement différents, ces objets ont fait l’histoire du XXe siècle. Ils sont désormais à (re)découvrir dans un grand livre à mi-chemin entre la bible, l’anthologie et le livre d’histoire.
(edg)