La culture cinématographique japonaise nous offre des chef-d’œuvres dans bien des registres : film d’amour, film de monstres et de samouraï, drame, thriller, horreur, animation… Depuis les premières heures du cinéma japonais, il n’a eu de cesse de se renouveler – pour notre plus grand plaisir !
L’invention des Frères Lumière arrive au Japon en 1897. Les premiers films japonais s’inspirent du kabuki, forme de théâtre traditionnel particulièrement en vogue à cette époque où les hommes interprètent les personnages féminins.
De nombreux films muets sont alors produits. Au moment des projections, des acteurs appelés benshi énoncent en direct les dialogues des films dans le cinéma. Dans les années 20, deux grands noms du cinéma japonais font leur apparition : Kenji Mizoguchi et Yasujiro Ozu.
En 1923, un tremblement de terre détruit les studios de cinéma : privé d’une partie de sa production nationale, le Japon ouvre ses portes aux films américains.
Sous l’influence d’Hollywood, un vent de modernité souffle dans les années 30 : les femmes tiennent désormais les rôles féminins et les techniques évoluent. Les benshi sont délaissés, mais le succès persistant des films muets au Japon ralentit tout de même l’arrivée des films parlants.
L’industrie cinématographique japonaise est extrêmement prolifique et les grands acteurs et actrices de l’époque comme Kinuyo Tanaka ou Hiroko Kawasaki enchaînent les productions.
Avec le conflit sino-japonais (1937-1945), la censure s’abat sur le cinéma nippon afin de promouvoir un état d’esprit guerrier et militariste et même le grand cinéaste japonais Akira Kurosawa débute avec des films patriotiques !
Dans les années 50, la créativité du septième art japonais reprend de plus belle et acquiert une renommée à l’étranger. Les films japonais se démarquent dans les festivals de cinéma. En 1951, le film en costumes Rashōmond’Akira Kurosawa remporte le Lion d’or de la Mostra de Venise et l’Oscar du meilleur film étranger. Les Contes de la lune vague après la pluie deKenji Mizoguchi reçoit le Prix du jury du Festival de Cannes en 1953 et en 1954, La Porte de l’enfer de Teinosuke Kinugasa est le premier film japonais à remporter la Palme d’or.
Le légendaire Godzilla sorten 1954 et avec lui, de nombreux films de monstres (kaiju-eiga). Autre courant du cinéma, les pinku eiga (films érotiques) se multiplient et font émerger des auteurs comme Kôji Wakamatsu.
À la fin des années 50, en opposition aux maîtres des grands studios, apparaît la Nouvelle vague japonaise avec Yoshishige Yoshida (Eros + Massacre), Masahiro Shinoda (Silence) ou Nagisa Oshima, auteur de Contes cruels de la jeunesse en 1960.
Le succès de la culture cinématographique japonaise se poursuit à l’international. Shohei Imamura remporte la Palme d’or pour La Ballade de Narayama en 1983 et réitère l’exploit avec L’Anguille en 1997. La même année, Takeshi Kitano réalise l’incroyable Hana-Bi (qui occupe évidemment une place toute particulière dans notre cœur !).
Le Japon se distingue aussi pour ces thrillers et films d’horreur.Battle Royale de Kinji Fukasaku, Ring ou Kaïro remplissent les salles. En parallèle, le cinéma indépendant se développe avec des noms comme Shinji Somai, Shinji Aoyama, Nobuhiro Suwa et le plus connu d’entre eux : Hirokazu Kore-eda.
Le premier succès du cinéma d’animation japonais n’est pas le fruit des studios Ghibli mais le dessin animé Astro, le petit robot. La consécration du film d’animation ne vient qu’en 2003 avec Hayao Miyazaki et Le Voyage de Chihiro, Ours d’or de la Berlinale 2002 et Oscar du meilleur film d’animation et qui restera près de 20 ans le plus grand succès au box-office de l’histoire du cinéma japonais.
Le cinéma d’auteur ne cesse de nous bousculer et de nous émerveiller. Preuve en est, le succès des réalisateurs japonais à Cannes où Naomi Kawase est consacrée en 2007 pour La Forêt de Mogari et Hirokazu Kore-eda pour Une Affaire de famille en 2018.
Pour aller plus loin, consultez Le cinéma japonais : meilleurs films à voir et nos avis et critiques de films d’auteur japonais.