Renommé, émergent ou encore inconnu, un réalisateur japonais a tout à gagner d’une série d’avant-premières en Europe et particulièrement en France. Séduire la presse et le public français est crucial pour tout cinéaste de l’archipel nippon.
Terre d’origine du septième art, mère de la Nouvelle vague et patrie de la croisette, la France compte en outre de nombreuses salles obscures et d’innombrables cinéphiles et amateurs de cinéma japonais. Une tournée d’avant-premières dans l’hexagone est donc une étape pour entamer ou confirmer une reconnaissance internationale.
Troisième cinéma mondial pour le nombre de films produits derrière le cinéma indien et le cinéma chinois, l’industrie du cinéma japonais donne vie à de très nombreuses œuvres chaque année. Si les longs-métrages se succèdent à vive allure dans les salles obscures de l’archipel, la majorité d’entre eux n’arrivent pas jusqu’à nous.
En France, il faut en effet compter sur le travail de quelques distributeurs de films japonais engagés à partager avec vous les grands noms du répertoire nippon mais aussi les nouveaux talents encore inconnus ou émergents. Films d’amour, films d’horreur, drame, anime ou comédie, ils auscultent l’actualité du cinéma japonais et portent sur les écrans français, le temps d’une séance spéciale ou plus longtemps, leurs coups de cœur.
En véritable promoteur du cinéma japonais, ils permettent au public français de découvrir des perles comme le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi.
Au premier plan pour faire de belles découvertes, les festivals de cinéma japonais comme Les Saisons Hanabi, Kinotayo et autres festivals de cinéma asiatique œuvrent à diffuser les plus belles créations cinématographiques japonaises, avec notamment desprojections spéciales de films japonais qui n’auront peut-être pas de sortie française.
S’il y a un lieu où les avant-premières de réalisateurs japonais comptent, c’est le Festival de Cannes. Une projection devant ses influents spectateurs et un Prix avec en tête la Palme d’or peuvent faire d’une modeste production le grand succès de l’année.
Le Japon fait d’ailleurs partie des pays les plus primés depuis la création du festival à l’après-guerre.Dès 1954, l’événement cannois présente en avant-première La Porte de l’enfer de Teinosuke Kinugasa, qu’il couronne de la récompense suprême.
En 1962, Masaki Kobayashi reçoit le Prix du jury pour Hara-kiri. Année 80 cette fois, c’est Akira Kurosawa qui reçoit la Palme pour Kagemusha. Plus tard en 2018, Hirokazu Kore-eda est intronisé pour Une Affaire de famille.
La Berlinale, la Mostra de Venise où Kenji Mizoguchi reçut un Lion d’argent en 1953, le Festival des Trois Continents, le Festival du film d’animation d’Annecy, la Quinzaine des réalisateurs du Festival international du film de Cannes, le Festival du cinéma japonais contemporain Kinotayo et tout autre festival de cinéma japonais accueillent en exclusivité des jeunes talents comme des maîtres du cinéma nippon, du cinéma d’auteur à l’anime.
Les avant-premières sont des temps forts qui permettent aux films de se faire connaître auprès du public. Et, du succès auprès des spectateurs dépend souvent la réussite du film. C’est une opportunité pour les jeunes réalisateurs japonais de montrer leurs œuvres à l’étranger et de toucher un public international. Aristocrats, premier film montré en France de la réalisatrice Yukiko Sode, a ainsi particulièrement plu au public lors des Saisons Hanabi.
Les avant-premières à Paris et dans toute la France sont l’occasion pour les cinéastes japonais de dévoiler leur dernière création, de se confronter au public et à la presse et de booster le lancement du long-métrage bientôt à l’affiche.
De la réussite des avant-premières peut dépendre le nombre de programmations en salles de cinéma, le succès au box-office et la renommée du film.
Les bande-annonces ne suffisent pas toujours à la promotion d’un film lors de sa sortie en salles. Et un succès au Japon n’est pas non plus un gage de triomphe à l’étranger pour les réalisateurs nippons.
C’est pourquoi les diffuseurs de films japonais se démènent. Grosse production issue de la prolifique industrie cinématographique nippone, dernière animation japonaise ou œuvre intimiste du cinéma indépendant, tout est mis en œuvre pour maximaliser les chances de succès des films.
Avant la date de sortie en salles, les avant-premières se multiplient : projection exclusive, avant-première privée, tournées géantes, séance en présence du réalisateur, débat, évènements grandioses pour les films d’animation les plus attendus comme ceux du Studios Ghibli, de Mamoru Hosoda, auteur de Summer wars, La Traversée du temps et Belle en 2021 ou de Makoto Shinkai dont Your name est le plus gros succès japonais au box-office mondial !
Découvrir en avant-première un trésor du cinéma alternatif japonais ou une superproduction remasterisée comme Akira en 4K peut se faire toute l’année dans les petites salles de quartier ou dans les grands complexes de Gaumont-Pathé, MK2 à UGC. La production cinématographique japonaise est pléthorique et l’intérêt des directeurs de salles et du public est constant.
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