Hanabi https://www.hanabi.community/ Le Japon nous fait du bien Tue, 03 Dec 2024 16:50:40 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.hanabi.community/wp-content/uploads/2020/11/logo-2-100x100.png Hanabi https://www.hanabi.community/ 32 32 AVANT-PREMIÈRES DE MY SUNSHINE EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR https://www.hanabi.community/rencontres-mysunshine/ Mon, 25 Nov 2024 16:23:21 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28992 Sur l’île d’Hokkaido, l’hiver est la saison du hockey pour les garçons. Takuya, lui, est davantage subjugué par Sakura, tout juste arrivée de Tokyo, qui répète des enchaînements de patinage artistique. Il tente maladroitement de l’imiter si bien que le coach de Sakura, touché par ses efforts, décide de les entraîner en duo en vue d’une compétition prochaine… À mesure que l’hiver avance, une harmonie s’installe entre eux malgré leurs différences. Mais les premières neiges fondent et le printemps arrive, inéluctable. 

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Le festival Les Saisons Hanabi revient dans les salles françaises dès le 27 novembre 2024, avec au programme : 7 films japonais en avant-première pendant 7 jours !

*Les salles programment le festival à la date de leur choix entre le 27 novembre et le 17 décembre 2024.

Cette année, c’est le film My Sunshine de Hiroshi Okuyama, présenté dans la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, qui ouvrira Les Saisons Hanabi. À cette occasion, le réalisateur viendra à la rencontre du public pour présenter son film. Retrouvez ci-dessous tous les détails des séances en sa présence.

 

Les séances en présence de Hiroshi Okuyama, réalisateur de My Sunshine.

📍 METZ, Cinéma Klub : Dimanche 8 décembre

Présentation et débat à l’issue de la séance

📍 VERSAILLES, UGC Roxane : Lundi 9 décembre • 20h00

Présentation et débat à l’issue de la séance

📍 LILLE, Cinéma Le Majestic : Mardi 10 décembre • 19h30

Présentation et débat à l’issue de la séance

📍 PARIS, mk2 Bibliothèque : Mercredi 11 décembre

  • 17h40 : Débat à l’issue de la séance
  • 19h40 : Présentation de la séance

📍 PARIS, Pathé Convention : Mercredi 11 décembre

  • 13h30 : Débat à l’issue de la séance
  • 15h40 : Présentation de la séance

📍 PARIS, Cinéma L’Arlequin : Mercredi 11 décembre

  • 15h30 : Débat à l’issue de la séance
  • 17h30 : Présentation de la séance

📍 PARIS, UGC Les Halles : Mercredi 11 décembre

Présentation de la séance – Horaires et billetterie prochainement disponibles

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GAGNEZ UN VOYAGE AU JAPON ! https://www.hanabi.community/gagnez-un-voyage-au-japon-2024/ Wed, 20 Nov 2024 11:01:08 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28917 Concours : à l'occasion du festival de cinéma japonais LES SAISONS HANABI dès le 31 mai et de la sortie au cinéma de LOVE LIFE, Hanabi et Japan Experience vous font gagner un séjour à Tokyo pour deux personnes (avion et hébergement compris).

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Élisez le film japonais de 2024 et partez à Tokyo !

À l’occasion de la sortie au cinéma du festival de cinéma japonais Les Saisons Hanabi dès le 27 novembre, Hanabi vous fait gagner un séjour à Tokyo pour deux personnes (avion et hébergement compris)* !

Pour participer, il vous suffit de répondre à un sondage qui permettra d’élire le film japonais de l’année 2024 parmi la sélection des films de l’édition Hiver des Saisons Hanabi 2024.

En participant au sondage, vous pourrez également tenter de gagner 30 coffrets Hanabi Vol. 5 !

Le concours se terminera le 12 décembre 2024 à 23h59.

Merci à toutes et à tous pour votre participation !

* Séjour d’une valeur de 3500 € comprenant deux billets d’avion aller-retour (1 escale maximum) Paris-Tokyo et un hébergement de 7 nuits à Tokyo. Le gagnant sera désigné par tirage au sort. Il sera contacté par Hanabi par e-mail pour valider les dates et les modalités de départ. Aucun frais ne sera avancé par le gagnant. Le gagnant et son accompagnant devront obligatoirement être des ressortissants français de plus de 18 ans et disposer de passeports en cours de validité. Les dates de voyage devront être définies avec l’organisateur (Hanabi – 44 rue Montcalm 75018 Paris – SIRET n°84908223500011), et en dehors des périodes de très haute saison.

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UN ZOO EN HIVER https://www.hanabi.community/un-zoo-en-hiver/ Thu, 07 Nov 2024 13:38:51 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28858 Kyoto, hiver 1966. Le jeune Hamaguchi déambule dans le zoo municipal à chaque fois qu’il peut s’éloigner de son quotidien terne dans une entreprise de...

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De Jirô Taniguchi

Un jeune homme qui rêve de vivre de sa passion, le dessin, tente sa chance dans un Tokyo où le fracas du miracle économique le dispute au vrombissement de l’effervescence culturelle.
Plongée fascinante dans une décennie électrisée de l’Histoire japonaise et dans le monde de la bande dessinée, Un zoo en hiver, probablement l’œuvre la plus autobiographique de Jirô Taniguchi, est un roman d’apprentissage empli de nostalgie.

Kyoto, hiver 1966. Le jeune Hamaguchi déambule dans le zoo municipal à chaque fois qu’il peut s’éloigner de son quotidien terne dans une entreprise de textile. Hamaguchi rêvasse mais rêve aussi : son ambition, c’est vivre de son art. Dessiner. Au fil des saisons et des rencontres, Hamaguchi trace son chemin et son histoire. Avec Un Zoo en hiver (Casterman), Jirô Taniguchi signe son œuvre la plus autobiographique, un Bildungsroman poétique, sensible et nostalgique ancré dans une décennie électrique de l’histoire japonaise.

Hamaguchi a tout juste 18 ans. Au Japon, il est encore mineur, un vrai poussin. Il travaille dans une entreprise de textile – son métier n’a rien de passionnant – et vit dans un logement partagé avec ses collègues. Son travail l’ennuie, alors dès qu’il en a le temps, il se retrouve à flâner dans le zoo de Kyoto, un cahier de dessins à la main. Il voudrait dessiner, Hamaguchi – dans le textile, pourquoi pas. Des mangas, qui sait…

Un jour, il se retrouve à devoir chaperonner la fille de son patron, fraîchement divorcée suite à sa relation extra-conjugale avec un employé de l’entreprise. Ce rôle, inattendu et délicat, le force à quitter Kyoto pour la capitale. À Tokyo, il retrouve son ami d’enfance Tamura qui saura le remettre en contact avec ses réelles ambitions en lui dégottant un travail d’assistant du mangaka Shiro Kondô. Durant les deux années qui composent Un zoo en hiver, Jirô Taniguchi nous parle des saisons qui mènent de l’enfance à l’âge adulte, mais aussi de l’effervescence du Tokyo des années 1960-70, des bêtes qui composaient la faune nocturne de la capitale japonaise et de lui-même, en filigrane.

L’accès à l’âge adulte se fait-il toujours par la porte d’entrée ?

Hamaguchi n’a rien de l’image que l’on pourrait se faire d’un jeune en 1968. Il est posé, timide, raisonnable. La révolution crépite bien trop loin de son univers. Son rêve – peut-être est-ce moins que cela, peut-être est-ce juste un souhait – est simple : dessiner. Ce n’est pas un croqueur de vie, un aventurier, comme on s’imagine bien les protagonistes des romans de formation. Il est bien souvent le spectateur de la vie des autres. Mais c’est là que Taniguchi nous montre sa finesse : on grandit même en se contentant de regarder. On grandit par le spectacle de la vie des autres.

Le spectacle de la passion extra-conjugale de la fille de son patron, dont il est témoin et ange gardien involontaire, lui apprend par exemple ce qu’est l’amour, ce que peut l’amour. Ou plutôt, ce que peut un amour car le sien, quand il arrive, n’a pas la même substance ni la même saveur.

Son arrivée à Tokyo d’abord, puis dans le studio du mangaka Kondô, se fait presque par inadvertance. Hamaguchi est tour à tour poussé par les circonstances, par le hasard des rencontres ou par l’entremise de ses proches. Hamaguchi réalise son rêve – et tous les personnages lui rappellent à quel point cela est rare – mais il le doit à un mélange de discipline, de hasard et de courage d’autrui. À une époque, la nôtre, où l’on bâtit souvent l’épique de soi-même, la non-grandiosité du destin de Hamaguchi est une perle rare.

Autobiographie d’un souvenir

Jirô Taniguchi, né à Tottori en 1947 et décédé à Tokyo en 2017, a largement puisé dans ses souvenirs pour dresser le portrait du jeune Hamaguchi. Il a lui-même quitté le nid à 18 ans pour travailler dans un bureau à Kyoto et est monté à Tokyo en 1969 pour poursuivre son rêve de devenir mangaka. Ici, à l’image de son personnage, il a été l’assistant de Kyūta Ishikawa pendant 5 ans.

Un zoo en hiver, qui retrace les débuts de sa carrière artistique et son accès, timide mais irrévocable, à l’âge adulte, n’est pas un journal de bord. Il n’a pas les tiraillements et les élans fous de la jeunesse. Il n’y a pas là la folle aventure de la série Le sommet des dieux, que Patrick Imbert a adapté à l’écran. Au contraire, il est teinté de la mélancolie douce du souvenir. Ce natsukashii (懐かしい), cette nostalgie sans regrets dont seuls les Japonais ont le secret, est la dot de l’âge mûr – et mature – et c’est de cette tendresse que sont imbibées les pages de Taniguchi. Pour notre plus grand bonheur.

(edg)

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EGOIST | L’AVIS D’HANABI https://www.hanabi.community/egoist/ Mon, 28 Oct 2024 14:45:13 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28779 Subtil et déchirant, Egoist révèle deux acteurs éblouissants dans une ode
universelle à l'amour. L'un des plus beaux films japonais de l'année.

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Un film de DAISHI MATSUNAGA

Japon | 2h00 | Prochainement au cinéma

Subtil et déchirant, Egoist révèle deux acteurs éblouissants dans une ode universelle à l’amour. L’un des plus beaux films japonais de l’année.

Éditeur dans la mode, Kōsuke est d’une élégance insolente. Obsédé par son apparence, il embauche Ryūta, un garçon simple, comme coach sportif personnel. Au fil de leurs entraînements, des sentiments de plus en plus passionnés se développent entre les deux hommes, jusqu’au jour où Ryūta disparaît brusquement…

C’est un lieu commun de le dire, mais il faut savoir s’aimer inconditionnellement pour pouvoir aimer les autres. Savoir prendre soin de soi, en toutes circonstances, défendre ses espaces d’introspection. Savoir s’ouvrir aux changements même s’ils font peur, comme quand on prend son courage à deux mains pour quitter un travail délétère ou une relation peu épanouissante, qu’on garde comme des béquilles pour soutenir une estime de soi défaillante. Combien de millions de personnes, au fond, ne s’aiment pas, cherchant des réassurances à l’extérieur d’eux-mêmes, acceptant de vivre par procuration, donnant illusoirement du sens à des choses qui ne répondent en rien aux besoins de leur être authentique ? Kōsuke est de ceux-là. Prestigieux éditeur dans la mode, son appartement et sa penderie témoignent de son confort matériel. Mais sont-ils véritablement symboles de réussite ? Ses parures de créateurs sont surtout des armures renvoyant une image flamboyante pour mieux tenir les autres à distance. Même avec ses amis les plus proches, il peine à articuler ce chagrin qui le hante depuis la mort de sa mère. Une solitude enfouie qui l’a amené à réprimer son identité, au détriment de connexions humaines profondes.

La situation évolue lorsqu’il engage Ryūta comme entraîneur personnel : l’alchimie est immédiate. D’une beauté ravageuse, Ryūta est la photographie qui manquait à l’album de Kōsuke pour parfaire sa représentation, dans un parallèle évident avec sa profession. Un déséquilibre apparaît pourtant : Ryūta multiplie péniblement les petits boulots pour aider sa mère malade, Taeoko, quand Kōsuke vit dans une opulence sans limite. Ne sachant pas aimer, il croit libérer Ryūta de son fardeau en lui donnant de l’argent comme preuves d’amour. Si cela part d’un bon sentiment, la dépendance financière saborde très vite leur relation – moyen simple de garder l’autre près de soi, tout en entretenant son déclassement social. Alors que le monde change autour d’eux, quelque chose reste à réaliser dans leur histoire, comme bloquée au stade d’imaginaire. Un vide irréductible persiste, que la disparition soudaine de Ryūta amplifie… Ne pouvant se résoudre à la perte, Kōsuke finira par contacter la mère de son amant, pour répéter le même schéma : satisfaire son besoin « égoïste » (d’où le titre) de se sentir aimé en subvenant cette fois aux besoins financiers de Taeoko. Mais la sagesse de cette dernière inversera les dynamiques – véritable catharsis pour notre héros. Une collision entre l’argent, les émotions et la famille va de fait bouleverser leur vie d’une manière que personne n’aurait pu imaginer.

En compétition au dernier Festival international du film de Tokyo, Egoist est un film subtil et déchirant, qui révèle des acteurs éblouissants dans une ode universelle à l’amour – pas toujours celui qu’on pensait chercher. Le réalisateur Daishi Matsunaga suit avec beaucoup d’énergie et de chaleur le voyage non conventionnel de Kōsuke qui lui apportera finalement un sentiment de paix et de compréhension de lui-même. Dans ce fragment de vie qui nous étreint magnifiquement, nous voyons combien les manques intérieurs compliquent et déterminent la manière que nous avons d’aimer. Conséquence de quoi : ce qui alimente notre perception illusoire du bonheur devient la cause même de nos tragédies personnelles… Assurément l’un des plus beaux films japonais de l’année, capable de remettre en question nos propres vies. Mais aussi l’un des plus courageux, tant il n’hésite pas à aborder des thèmes régulièrement balayés sous le tapis au Japon. 

O. J.

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JUSQU’À L’AUBE | L’AVIS D’HANABI https://www.hanabi.community/jusqu-a-l-aube/ Fri, 25 Oct 2024 10:44:12 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28746 La performance délicate des acteurs et la mise en scène aérienne du réalisateur de La Beauté du geste contribuent à faire de ce film charmant une exploration touchante des relations qui nous unissent les uns aux autres.

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Un film de Shō Miyake

Japon | 1h59 | Prochainement au cinéma

La performance délicate des acteurs et la mise en scène aérienne du réalisateur de La Beauté du geste contribuent à faire de ce film charmant une exploration touchante des relations qui nous unissent les uns aux autres.

Misa et Takatoshi sont collègues dans une petite entreprise d’instruments scientifiques pour enfants. Quand ils découvrent chacun être confronté à des problèmes de santé qui troublent leur quotidien, une relation de soutien mutuel se noue entre eux.

Depuis La Beauté du geste (2023), il ne fait plus mystère que Shō Miyake est l’un des jeunes cinéastes japonais les plus prometteurs, devenu un habitué des festivals internationaux, à commencer par celui de Berlin. Jusqu’à l’aube, qui fut un immense succès au Japon (plus de 500 000 spectateurs, phénomène rare pour un film d’auteur), marque une nouvelle étape dans son cinéma : la simplicité sophistiquée de sa réalisation (plans fixes, précision des jeux d’espace et d’ombre, atmosphère aérienne, direction pudique des acteurs) se tourne résolument vers la lumière (allusion même au titre) tout comme ses personnages, qui déploient des mondes intérieurs subtils et profonds entrant d’abord en collision pour finalement mieux fusionner dans une sorte d’interaction gravitationnelle, sans contact physique ni charnel. Un récit stellaire et platonique sur la fragilité des êtres, qui parviennent à endurer les épreuves en rentrant en résonance. Plus qu’à faire société, Shō Miyake nous apprend à faire « constellation ».

Fraîchement diplômée, Misa donne le meilleur d’elle-même, se montrant fiable et attentionnée envers les autres. Des efforts chaque mois balayés par les symptômes extrêmes de son syndrome prémenstruel qui la rendent soudainement irascible… Sa situation s’aggrave au point qu’elle décide de remettre sa démission à la grande entreprise de Tokyo qui l’avait embauchée, où la pression est telle qu’il n’y a pas de place pour les aléas personnels. Les sautes d’humeur imprévisibles de Misa sont par ailleurs dérangeantes compte tenu du système sociétal japonais, particulièrement corseté, qui ne tolère pas les écarts de conduite. Elle finira par dénicher un emploi dans une petite entreprise de fabrication de matériel scientifique pour enfants, en banlieue. Un cadre de travail plus serein et adapté, avec des collègues compréhensifs et respectueux de son état, au point que Misa est parvenue à trouver un certain équilibre de vie. Ce n’est pas le cas de Takatoshi, qui a atterri là contre son gré. Le jeune homme souffre d’un trouble panique qui l’a amené à quitter l’effervescence de la grande capitale pour cette même banlieue paisible. Ce déménagement est pour lui synonyme de régression. L’incarnation des rêves – notamment de carrière – qu’il a dû laisser derrière lui. Particulièrement exigeant envers lui-même et ses pairs, sa rencontre avec Misa va l’amener à lâcher prise. De prime abord incompatibles, ils se retrouvent liés par un défi commun – laisser tomber le masque derrière la maladie. Leur amitié s’étoffe peu à peu, chacun s’intégrant respectueusement à l’espace de l’autre, s’aidant mutuellement les mauvais jours. En renouant avec une certaine légèreté de vivre, Misa et Takatoshi s’ouvrent progressivement à leurs collègues, qui se dévoilent à leur tour par petites touches successives et tendres. Ils avanceront ensemble vers la création d’un planétarium qui leur donnera accès à une nouvelle façon de voir le monde. Dans le vaste cosmos, tout devient question d’osmose et de transmission.

Pied de nez aux comédies romantiques, jamais mielleux ni caricatural, Jusqu’à l’aube est une grande histoire d’humanité. La performance délicate des acteurs et la mise en scène aérienne de Shō Miyake contribuent à faire du film une exploration touchante des défis du quotidien et de la force des liens qui nous unissent. Les va-et-vient de la caméra sur les collines du quartier d’Oota restituent à merveille les ondulations de l’existence, dont les vagues nous laissent parfois à la surface, parfois en creux. La pellicule granuleuse et richement texturée du 16mm magnifie la palette automnale du directeur de la photographie, Yuta Tsukinaga : l’univers semble infini à travers sa lumière, autant que nos perspectives en la présence d’autrui. Un film contemplatif et poétique sur ce que pourrait être notre monde s’il était rempli de compassion plutôt que de colère et de haine.

O. J.

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LE JOUEUR DE GO | L’AVIS D’HANABI https://www.hanabi.community/le-joueur-de-go/ Wed, 25 Sep 2024 10:52:53 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28674 Ancien samouraï, Yanagida mène une vie modeste avec sa fille à Edo et dédie ses journées au jeu de go avec une dignité qui force le respect. Quand son honneur est bafoué par des accusations calomnieuses, il décide d'utiliser ses talents de stratège pour mener combat et obtenir réparation...

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Un film de Kazuya Shiraishi

Japon | 2h09 | Prochainement au cinéma

Une plongée magistrale dans l’époque d’Edo, avec un casting impressionnant. De la tension permanente des duels (de sabre ou de go), émerge une profonde humanité et un sens des valeurs digne des plus grands films d’Akira Kurosawa.

Ancien samouraï, Yanagida mène une vie modeste avec sa fille à Edo et dédie ses journées au jeu de go avec une dignité qui force le respect. Quand son honneur est bafoué par des accusations calomnieuses, il décide d’utiliser ses talents de stratège pour mener combat et obtenir réparation…

 

« Les poissons ne vivent pas dans l’eau claire. »

Hagakure (notes et pensées d’un samouraï du début du XVIIIe siècle).

Si les derniers films de samouraï ou jidai-geki (films d’époque, en costume) arrivent difficilement à la cheville des plus grands chefs d’œuvre du genre (Pauvres Humains et Ballons de papier de Sadao Yamanaka, Hara-kiri de Masaki Kobayashi, Rashōmon d’Akira Kurososawa…), Le Joueur de Go parvient à rendre brillamment hommage à l’âge d’or du cinéma de samouraï tout en modernisant résolument le genre. Derrière cette reconstitution historique visuellement splendide et d’une humanité rare se cache une quête existentielle par-delà l’ombre et la lumière, qu’incarnent métaphoriquement les pions blancs et noirs du jeu de go. Ce qu’on appelle le beau n’est d’ordinaire qu’une sublimation des réalités de la vie. 

À Edo (ancien nom de Tokyo et siège du pouvoir du shogunat Tokugawa qui a dirigé le Japon de 1603 à 1868), un rônin nommé Kakunoshin Yanagida et sa fille Okinu mènent une existence simple et paisible. Quelques années plus tôt, Yanagida fut contraint de quitter le service de son maître à la suite d’une fausse accusation pour un crime qu’il n’a pas commis. S’il gagne désormais sa vie en tant que fabricant de sceaux, il n’en demeure pas moins samouraï en son for, strictement attaché à son code d’honneur, intègre et incorruptible. Dans les situations les plus délicates, la communauté s’en remet toujours à son jugement, d’une précision sans faille… tout comme ses attaques au go, un jeu de stratégie combinatoire qu’il affectionne particulièrement. Il y est question de territoires à construire pour encercler son adversaire. Lorsque le passé refait surface, et le désir de vengeance qui va avec, le jeu ne pourra continuer plus longtemps à faire abstraction de la réalité… car c’est bien son ennemi juré que Yanagida va devoir traquer et affronter, à coups chorégraphiés de sabre et de pions magistralement placés. Encore faut-il parvenir à en sonder la présence, dans une société féodale ultra codifiée, hypocrite, en proie à la cruauté et à la corruption. La quête de Yanagida ne serait-elle pas, au fond, l’errance d’un samouraï trop stoïque et digne pour ce bas monde ?

Le Joueur de Go signe une plongée magistrale dans l’époque Edo, par le biais d’une structure narrative redoutablement efficace. La première partie, presque méditative, prend le temps de poser autant sa fabuleuse galerie de personnages (mention spéciale au casting, impressionnant) que leurs pions (chacun y allant de sa complexité et de ses intérêts) ; la seconde, captivante et sous tension, nous embarque dans un jeu de piste et de revanche, « où chaque nouveau coup rend l’autre plus fort ». On ne gagne pas en cherchant à ne satisfaire que son propre intérêt. C’est en apprenant cette leçon que Yanagida finira par partir l’esprit tranquille… comme après une victoire au go. Car ce qui rend ce film historique si moderne, c’est le changement d’état d’esprit de ce héros qui entre finalement en dissidence, s’écarte peu à peu du chemin imposé à l’élite guerrière japonaise pour avancer au gré de son destin et des paysages. Au gré de l’amour. Au gré du deuil. Libre.  

O. J.

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EN BOUCLE | L’AVIS D’HANABI https://www.hanabi.community/en-boucle/ Wed, 25 Sep 2024 08:37:52 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28326 Une nouvelle journée commence à l’auberge Fujiya, nichée au cœur des montagnes japonaises. Une journée ordinaire… ou presque : car les uns après les autres, les employés et les clients se rendent compte que les mêmes 2 minutes sont en train de se répéter à l'infini... Certains veulent en sortir, d’autres préfèrent y rester, mais tous cherchent à comprendre ce qui leur arrive.

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Un film de Junta Yamaguchi

Japon | 1h26 | Prochainement au cinéma

Après Comme un lundi, le Japon nous offre une nouvelle comédie de boucle temporelle, plus hilarante encore et remplie de rebondissements !

Une nouvelle journée commence à l’auberge Fujiya, nichée au cœur des montagnes japonaises. Une journée ordinaire… ou presque : car les uns après les autres, les employés et les clients se rendent compte que les mêmes 2 minutes sont en train de se répéter à l’infini… Certains veulent en sortir, d’autres préfèrent y rester, mais tous cherchent à comprendre ce qui leur arrive. 

 

Quel meilleur endroit qu’une pittoresque auberge à Kibune, au nord de l’ancienne capitale impériale Kyoto, pour conjurer la frénésie de la vie moderne et se ressourcer ? Nichée au cœur d’une montagne luxuriante, son unique rue longeant une rivière et un sanctuaire shinto dédié au dieu de l’eau, Kibune offre un cadre si propice à la contemplation que l’esprit peut enfin se concentrer sur le moment présent. Mais à force de méditer… ne finit-on pas par constater que toutes les choses reviennent éternellement, et nous-même avec elles ?

Tout commence par une journée classique dans le ryokan du village. En coulisse, le personnel a pris soin de revêtir les traditionnels kimonos et s’active pour proposer une expérience inoubliable aux hôtes de passage, pendant que ces derniers se délectent du plaisir d’un bon onsen avant de regagner leurs quartiers pour savourer un succulent repas relevé de saké chaud. Mikoto observe la rivière lorsqu’elle est appelée par son supérieur pour l’aider à préparer la chambre de futurs clients. Ils la nettoient, échangent quelques mots… L’instant d’après, Mikoto se retrouve de nouveau au bord de l’eau ! Son supérieur la rappelle, ils recommencent confusément à nettoyer la pièce, avec un sentiment de déjà-vu… Le phénomène se répète de nouveau. Mikoto et les habitants de la région ne tarderont pas à comprendre qu’ils sont pris dans une boucle temporelle !

Toutes les deux minutes, l’action se réinitialise et chacun se retrouve là où il a commencé, sans rien perdre de ses souvenirs et états émotionnels précédents. Mikoto est ainsi vouée à revenir à la rivière, sa collègue Chino à réchauffer du saké en cuisine, un hôte à barboter dans un bain finalement plus lassant que prélassant, deux autres à profiter d’un délicieux festin finalement écœurant… Seul un écrivain en panne d’inspiration se réjouit de ce moment suspendu : de quoi lui laisser un peu de répit, faute de manuscrit à rendre à son éditeur ! Ne sachant pas quand ce phénomène prendra fin, le personnel de l’auberge s’efforce de continuer à satisfaire la clientèle du mieux qu’il peut, à la japonaise. Mais le chaos de l’hospitalité infinie s’avère vite insoutenable… Avec peu de marge pour les erreurs, il faudra faire équipe pour mettre un terme à cette spirale infernale. Car si nous souhaitons parfois que le temps s’arrête, il faut aussi qu’il suive son cours pour vivre pleinement. 

Génialement rythmé, avec une énergie rare et vivifiante, En Boucle déploie un fabuleux inventaire d’idées pour éviter au spectateur de ressentir ce qui fait pourtant son sujet : la répétition. C’est pour le moins une prouesse que la quarantaine de plans-séquence (réellement de deux minutes chacun), qui partent tous d’un même point et qui se déroulent dans une course contre la montre, ne s’avère jamais redondante. Avec beaucoup de charme, de cœur et d’humour teinté de mélancolie, le film est une joyeuse ode à la communauté, prenant soin d’explorer les états d’âme de ses personnages et les interactions qui en découlent. Tous aspirent à une pause et à une reconnexion humaine pour conjurer l’inévitable.

À cela s’ajoute une romance qui semblait toucher à sa fin et se retrouve suspendue pour une durée indéterminée. Mikoto a prié une amulette d’amour au bord de l’eau… chagrinée par la perspective du départ de Taku, le jeune chef cuisinier de l’auberge qui rêve de perfectionner son art culinaire en France. Peut-être sa prière a-t-elle créé la brisure spatio-temporelle, tant elle souhaitait arrêter le temps pour retarder l’échéance… Le couple décide alors d’explorer chaque boucle pour s’évader ensemble, au gré d’une météo poétique et changeante. C’est finalement en acceptant d’avancer vers l’inconnu que chacun parviendra à exaucer sa nature profonde. Étonnamment réconfortant et prenant des chemins de traverse inattendus, En Boucle fait l’éloge de ces tourbillons dans lesquels il fait bon se perdre, face à la marche inexorable du temps…

O. J.

 

 

Crédits photos : Art House films

Lire la critique de Télérama

Film non disponible en streaming

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ADHÉREZ À HANABI ET RECEVEZ UN COFFRET DE 6 FILMS JAPONAIS https://www.hanabi.community/adhesions-hanabi-2024/ Wed, 28 Aug 2024 16:08:02 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28435 L'adhésion Hanabi est de retour, et c'est le moment de se procurer le nouveau coffret collector contenant 6 films autour du Japon !

En soutenant notre association, vous recevrez sans frais de port un coffret exclusif de 6 films japonais sélectionnés par nos soins, ainsi que nos diverses parutions, directement dans votre boîte aux lettres.

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Adhérez à l’association HANABI pour nous aider à partager la culture japonaise au plus grand nombre et recevez sans frais de port un coffret collector de 6 films japonais sélectionnés par nos soins ainsi que nos diverses parutions, directement dans votre boîte aux lettres. 

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Les coffrets seront expédiés à partir du 18 novembre.

Vous y retrouverez trois des succès de la dernière édition du festival Les Saisons Hanabi : le vertigineux A Man de Kei Ishikawa, élu Prix du Public lors du festival et multirécompensé au Japon, le jubilatoire Comme un lundi de Ryo Takebayashi, audacieuse rencontre entre The Office et Un jour sans fin, et le bouleversant La Beauté du geste du prometteur Shō Miyake, de nouveau au rendez-vous dans l’édition hivernale des Saisons Hanabi avec Jusqu’à l’aube ! Et une mise à l’honneur des réalisateurs de demain qui se poursuit avec Takuya Katō, qui signe une immersion fascinante dans l’intimité de la vie conjugale japonaise avec La Mélancolie. Mais le cinéma japonais c’est aussi un savoir-faire inégalé en matière d’animation et Yoshimi Itazu le prouve encore une fois avec Le Grand magasin, fable écologique à hauteur d’animaux ! Enfin, l’archipel nippon se dévoile aussi sous des yeux étrangers, dans Sidonie au Japon d’Élise Girard, lors d’un voyage aussi drôle que dépaysant, en compagnie d’Isabelle Huppert !

Le cinéma autour du Japon, sous toutes ses formes, dans tous ses genres, porté par ses nouveaux talents : il y en aura pour tous les goûts !

L’adhésion est également votre dernière chance de vous procurer, en plus du nouveau coffret, les précédentes éditions de la collection Hanabi.

Dans le coffret vol. 3 (disponible en DVD/Blu-ray) :

Dans le coffret vol. 4 (disponible en DVD) : 

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]]> LE JARDIN ZEN | L’AVIS D’HANABI https://www.hanabi.community/le-jardin-zen/ Wed, 21 Aug 2024 12:20:09 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28352 Luxe, calme et volupté. Tout va pour le mieux dans la vie parfaitement réglée de Yoriko et de tous ceux qui, comme elle, ont rejoint la secte de l’eau. Jusqu’au jour où son mari revient à la maison après de nombreuses années d'absence, entraînant avec lui une myriade de problèmes. Rien, pas même ses plus ferventes prières, ne semble restaurer la précieuse quiétude de Yoriko… Avec tout cela, comment faire pour rester zen ?

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Un film de Naoko Ogigami

Japon | 1h26 | Prochainement au cinéma

Note : 4,8/526 Avis

Une actrice au sommet de son art pour une chronique acerbe et drôle qui dynamite une société japonaise corsetée dans ses croyances. Jouissif.

Luxe, calme et volupté. Tout va pour le mieux dans la vie parfaitement réglée de Yoriko et de tous ceux qui, comme elle, ont rejoint la secte de l’eau. Jusqu’au jour où son mari revient à la maison après de nombreuses années d’absence, entraînant avec lui une myriade de problèmes. Rien, pas même ses plus ferventes prières, ne semble restaurer la précieuse quiétude de Yoriko… Avec tout cela, comment faire pour rester zen ?

 

Quoi de mieux qu’un jardin zen, par essence sobre et épuré, propice à la contemplation et au détachement, pour se ressourcer en toute simplicité ? Aux herbes folles qui prolifèrent au gré du vent se substitue un délicat gravier dont l’humain a le parfait contrôle. Des courbes régulières sont ratissées à sa surface, évoquant une mer apaisée… Ou comment sublimer la vie réelle dans un idéal où la nature n’est plus un risque. À l’instar de ce 11 mars 2011, lorsqu’un puissant tremblement de terre ravage le large de Honshū. Au-delà de la catastrophe, c’est toute la vie de Yoriko qui s’est aussi effondrée, son mari ayant mis les voiles sans crier gare dès le lendemain. La voilà devenue seule responsable de l’éducation de leur fils… Responsable de tout, à vrai dire. C’est dans ces moments de faillite que la réalité se porte mieux si on la réorganise à son image, dans un univers aussi aseptisé qu’un jardin zen.

Lorsque, plusieurs années plus tard, le mari de Yoriko daigne repointer le bout de son nez, non sans une intention derrière la tête, c’est une toute autre maisonnée et épouse qu’il retrouve. Yoriko est devenue une femme « sous influence », ayant apaisé son âme meurtrie avec la prière, suivant assidument les rituels d’une étrange secte vouée à l’eau. « L’appel de l’eau réclame un don total, un don intime. L’eau veut un habitant » résumerait Bachelard. Autant dire qu’un deuxième habitant est cette fois de trop… Que dire d’un troisième et d’une quatrième, le fils de Yoriko débarquant dans la foulée avec sa nouvelle compagne, sans prendre la peine de l’annoncer !

Tous à leur manière vont laisser des traces dans ce jardin zen que Yoriko tâche tant bien que mal de ne pas troubler, redoublant d’efforts pour le sublimer chaque matin, chassant ardemment ce chat qui le piétine sans crier gare. Dorénavant, cette routine qui lui apportait tant de quiétude ne semble plus l’apaiser… Les idées négatives fusent… jusqu’à un désir de vengeance, largement encouragé par une de ses collègues qui lui rappelle combien son mari et son fils ont été lâches et égoïstes. Subrepticement, cette nouvelle amie lui donne la force de renouer avec son corps, sa féminité, ses émotions … et les bienfaits de l’eau (à la piscine ou au sauna), sans instrumentalisation doctrinaire cette fois. Sauf que les sectes en restent rarement là et cherchent toujours à avoir le dernier mot !

Bien plus qu’un simple film, Le Jardin Zen est une méditation profonde sur la nature humaine et la quête de sens, dans la lignée du cinéma de Kōji Fukada (on y retrouve d’ailleurs l’une de ses actrices fétiches, Mariko Tsutsui, et le chef opérateur de son dernier film – Love Life). Dans cette comédie noire, la réalisatrice Naoko Ogigami aborde avec un humour merveilleusement décalé la pression silencieuse exercée sur les femmes pour qu’elles soient de bonnes épouses et mères, au point que l’endoctrinement peut sembler une méthode de reprendre le contrôle. « Je trouve étouffant d’être une femme au Japon et j’ai fait ce film dans l’espoir de changer cela. ». Aux hommes qui salissent sur leur passage, laissant négligemment leurs chaussures sur le perron et toutes sortes de traces dans la maison, préférons les jardins zen ! Mais attention à ne pas remplacer une aliénation par une autre… comme celle de sectes, particulièrement influentes au Japon : le Premier ministre Shinzo Abe n’a-t-il d’ailleurs pas été assassiné en 2022 par un membre de la secte Moon ? Mention spéciale à l’esthétique léchée du film – le travail subtil sur la lumière soulignant le choix artistique de la cinéaste de créer une atmosphère qui, bien que paisible en apparence, a sa part d’ombre. Mais aussi de lumière, comme en atteste le si surprenant final !

O. J.

 

 

Crédits photos : Art House films

Lire la critique de Télérama

Film non disponible en streaming

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UN MATIN LÉGÈREMENT NUAGEUX https://www.hanabi.community/un-matin-legerement-nuageux/ Thu, 04 Jul 2024 14:07:01 +0000 https://www.hanabi.community/?p=28249 Seize nouvelles et autant d'histoires d'amour(s). Tel est Un matin légèrement nuageux, le dernier recueil signé Kawakami Hiromi, paru l'année dernières aux Éditions Picquier. Seize femmes - jeunes et moins jeunes - posent leur regard sur elles-mêmes, sur les hommes, sur la vie qui les entoure, qui coule malgré elles ou qui leur colle à la peau. Poétique et sensible.

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Un roman de Hiromi Kawakami

Seize nouvelles et autant d’histoires d’amour(s). Tel est Un matin légèrement nuageux, le dernier recueil signé Kawakami Hiromi, paru l’année dernières aux Éditions Picquier. Seize femmes – jeunes et moins jeunes – posent leur regard sur elles-mêmes, sur les hommes, sur la vie qui les entoure, qui coule malgré elles ou qui leur colle à la peau. Poétique et sensible.

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Seize clichés sur l’amour sans clichés

Un petite collection d’amour(s), un assortiment. Comme une boîte de chocolats, de petites bouchées littéraires. Les seize nouvelles qui composent Un matin légèrement nuageux tiennent chacune dans une vingtaine de pages et ont chacune leur goût – légèrement sucré, acide, amer, drôlement salé – car l’amour a plusieurs goûts.

Il y a Sayo, qui a plusieurs amoureux et se demande lequel – s’il y a un – elle aime le plus. Ou encore Yuma, qui travaille derrière le bar du snack de sa tante et, sous l’impulsion des clients, fait un vœu lors de Tanabata. Il y a l’écrivaine publique de la nouvelle « Belles-de-jour », qu’un jeune homme embauche pour rédiger une lettre d’amour à une femme bien plus âgée. Seize femmes, seize instantanées de la condition de la femme au Japon.

La voix/voie des femmes

Attention, toutefois : ce n’est pas parce qu’il est ici question d’histoires d’amour qu’on a affaire à un livre romantique. Et ce n’est pas parce que les narratrices sont des femmes que c’est pour les femmes que le livre a été écrit. Il y a, dans la prose de Kawakami Hiromi, un certain female gaze. Les protagonistes de Kawakami sont avant tout cela, des observatrices. Et ce n’est pas un regard féminin universel, mais bien celui des femmes japonaises, mis à l’épreuve d’une société qui ne leur accorde pas beaucoup d’espace.

Ce n’est donc pas un hasard si ses nouvelles sont emplies de sentiments qui, ailleurs, ne trouveraient peut-être pas autant de place. On y découvre du regret, des amours à sens unique, des silences, de l’hésitation, la reddition aux conventions. Dans un pays où les femmes parlent une langue spécifique – le onna kotoba – plus poli, indirect, discret et cérémonial, leur regard a aussi sa syntaxe et sa grammaire.

Kawakami Hiromi, l’écrivaine des bonnes nouvelles

Avec sa prose directe mais discrète, lucide mais jamais trop franche, Kawakami a contribué à féminiser un panorama littéraire jusqu’alors très masculin. Biologiste de formation, elle a commencé avec la science-fiction. Cet amour pour le fantastique se fraie même un petit chemin dans Un matin légèrement nuageux avec les nouvelles « Le couloir » et « Adieu, mon double ».

Traduite en plusieurs langues, l’écrivaine tokyoïte de 66 ans a été maintes fois récompensées pour son œuvre. Côté nouvelles, elle a reçu le Prix Akutagawa, le prix Bunkamura des Deux Magots et le Prix Murasaki Shikibu. Pour son roman Les années douces, en revanche, elle a remporté le prestigieux prix Tanizaki.

Comme quoi, il n’y a nul besoin de parler fort pour se faire écouter…

EDG

Parution : 2023 / 178 pages / Éditions Picquier / Traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu

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